Très populaires au Japon, les mangas sont également très appréciés en France. Ces derniers sont écrits par des magakas, des artistes aux multiples casquettes, qui mettent toute leur créativité au service du lecteur. Après notre article sur les meilleurs magasins de Manga à Paris, on vous en dit plus sur ce métier surprenant et très complet.
Qu’est-ce qu’un mangaka ?
Le mot « magaka » signifie auteur au Japon, mais aussi dessinateur de manga. C’est donc le mangaka qui va se charger de réaliser ces bandes dessinées typiques du pays du Soleil Levant. Ces ouvrages ont la particularité de se lire de la droite vers la gauche, à l’inverse d’un livre classique. Depuis plusieurs années maintenant, les mangas ont traversé les frontières nippones et sont très plébiscités en Occident. A tel point que le métier de mangaka fait de plus en plus parler de lui.
En effet, si cette profession est assez connue au Japon, elle commence à faire son chemin en Occident et en particulier en France. Les amateurs de mangas sont partout dans le monde et ce type de livre fait naitre des vocations chez beaucoup de personnes qui souhaitent vivre de leur passion au quotidien. La profession de mangaka est toutefois très exigeante. Il faut par ailleurs savoir que la plupart du temps, au début de leur carrière, les mangakas doivent avoir une double fonction et être à la fois scénariste et dessinateur. Par la suite, ils peuvent se spécialiser dans ce qui leur plait le plus et travailler en binôme pour la réalisation d’un tome ou d’une saga de manga.
Le Top 5 des mangakas les plus populaires au Japon
Pays du manga, le Japon abrite un grand nombre de mangakas très célèbres et ayant réalisé des œuvres qui se sont exportées partout dans le monde.
Osamu Tezuka
Né le 3 novembre 1928 à Toyonaka, Osamu Tezuka a eu une carrière très prolifique et ses nombreuses réalisations lui ont valu le surnom de « Père du manga », « Parrain du manga » et même « Dieu du manga ». Preuves de son grand rôle dans ce domaine. Souvent comparé à Walt Disney, on lui doit les œuvres Astro Boy, Le Roi Léo, Black Jack, ou encore Phénix, l’oiseau de feu. Il est décédé le 9 février 1989, à l’âge de 60 ans.
Akira Toriyama
Si vous aimez les mangas, alors vous connaissez forcément l’incontournable saga Dragon Ball. Et bien c’est la création d’Akira Toriyama. L’homme, né le 5 avril 1955 à Nagoya, voit d’ailleurs sa fameuse œuvre sacrée en 2007 à la 3ème place des « Meilleurs mangas de tous les temps ». Une véritable consécration pour le mangaka. Il est également le créateur de Dr Slump, Sand Land, ou encore Blue Dragon.
Fujiko F. Fujio
Ici, il ne s’agit pas d’un seul mangaka mais d’un duo constitué de Motoo Abiko et Hiroshi Fujimoto. Ensemble, ils ont conçu Doraemon, qui remportera le prix jeunesse en 1982, mais aussi Susume Roboketto ainsi que Tebukuro Tecchan qui reçoivent le prix Shogakukan en 1963. Les deux acolytes se séparent en 1987 mais n’arrêtent pas pour autant leur travail. Chacun se consacre par la suite à son art en proposant encore de nombreuses nouvelles œuvres.
Eichiro Oda
Derrière One Piece, le manga le plus vendu au Japon et dans le reste du monde au début du 21ème siècle, se cache un homme : Eichiro Oda. Ce manga est même entré dans le Livre Guinness des Records en décembre 2014 pour avoir été le manga au tirage le plus élevé dans le monde. L’homme né le 1er janvier 1975 à Kumanto découvre sa vocation très tôt, à 4 ans seulement. Sa première publication professionnelle a lieu en 1993, alors qu’il n’a pas 20 ans.
Takehiko Inoue
Passionné de basket-ball, c’est pour son œuvre Kaede Purple, sur ce même univers, que Takehiko Inoue sera récompensé pour la première fois pour son travail de mangaka en 1988 en recevant le prix Tezuka. Il a proposé au public plusieurs séries, à savoir Slam Dunk, Real, mais aussi Vagabond, ainsi que des One Shot comme BabyFace ou Hang Time. Il fait partie des mangakas les mieux payés du Japon.
Focus sur les mangakas français
Si le métier de mangaka est principalement exercé et reconnu au Japon, il y a de plus en plus de candidats en France. Toutefois, les maisons d’édition sont un peu plus frileuses dans l’Hexagone qu’au pays du Soleil Levant. Ainsi, il y a généralement beaucoup d’appelés pour très peu d’élus. Il faut ainsi savoir se démarquer pour espérer se faire un nom et pouvoir vivre de la profession de mangaka. En France, on les appelle d’ailleurs les « manfras », une contraction du mot « manga » et du mot « français ». Ce terme est apparu en 2005 devant l’attrait toujours plus grandissant pour cette profession.
Quelques manfras français connus
Si ce métier est principalement exercé au Japon et que les plus grands mangakas sont nippons, on compte tout de même quelques artistes qui ont su se faire un nom en France. En voici quelques-uns.
Tony Valente
Né le 11 octobre 1984 à Toulouse, Tony Valente a également grandi dans la Ville Rose. Il produit jusqu’à 3 tomes par an, ce qui est un chiffre impressionnant dans cette profession. C’est lui qui a créé Radiant, dont le succès a rapidement dépassé les frontières françaises. La saga contient désormais 14 tomes et continue de passionner les foules.
Rémi Guérin
Originaire de la région parisienne, plus précisément de Nogent sur Marne, Rémi Guérin est l’auteur du très populaire ouvrage City Hall, Ankama, qui compte pas moins de 7 tomes. Il a également participé à l’élaboration du jeu vidéo Styx : Shards of Darkness.
Reno Lemaire
Auteur du manga Dreamland, Reno Lemaire voit le jour à Montpellier le 3 octobre 1979. Il commence à s’intéresser au milieu de la bande dessinée alors qu’il n’a que 7 ans et suit une licence d’arts plastiques après son baccalauréat. La saga Dreamland compte à l’heure actuelle 20 tomes.
Jenny
Spécialiste du manga Shojo, c’est-à-dire mettant en scène principalement de jeunes adolescentes, Jenny, née à Madagascar, a proposé plusieurs œuvres. On peut notamment citer Pink Diary, première référence du genre français. Elle collabore également à la réalisation de Mathilde, Sara et les contes perdus, Comme un garçon, ou encore La rose écarlate – Missions.
Combien gagne un mangaka ?
En moyenne, il faut compter une rémunération entre 8000 et 18000 euros pour un tome de manga. Bien évidemment, ce tarif peut augmenter très significativement lorsque le mangaka est populaire et n’en est pas à son coup d’essai. Il faut donc généralement du temps et un rythme soutenu de création pour vivre pleinement de la profession de mangaka.
Quel parcours pour devenir mangaka ?
Plusieurs parcours sont possibles pour devenir mangaka. Une des options est de se tourner vers des associations japonaises pour s’imprégner pleinement de l’univers des mangas. Il n’existe pas de diplôme de mangaka à proprement parlé, mais plusieurs formations sont accessibles, à commencer à par des cours de dessin à la faculté. Une école spécialisée dans l’image, ou bien les beaux-arts sont aussi de bonnes options pour se perfectionner. On trouve aussi des écoles spécialisées dans l’image comme l’EIMA (École Internationale du Manga et de l’Animation) qui propose un cursus pour former des mangakas en 3 ans, dès l’âge de 16 ans.
Pour espérer vivre du métier de mangaka, il faut être un vrai passionné. En effet, cette profession est exigeante et il ne faut pas baisser les bras. Cela peut prendre beaucoup de temps avant de percer et d’être publié. Il peut être nécessaire de présenter un grand nombre d’ouvrages avant d’être accueilli par une maison d’édition. Il ne faut pas compter ses heures et garder en tête que c’est un métier qui demande du temps et un investissement personnel fort et conséquent.
Compétences nécessaires
Si le métier de mangaka vous intéresse, sachez que vous devrez maitriser un certain nombre de compétences différentes. Certaines seront techniques, tandis que les autres seront plus personnelles à chacun et chacune.
Personnelles
- Curiosité : s’intéresser à plein de choses pour aborder divers sujets.
- Originalité : du dessin ainsi que du scénario.
- Sens du détail : il ne faut rien laisser au hasard pour réussir un manga.
- Patience et minutie : la réalisation d’un tome de manga demande beaucoup de temps et un travail colossal, il faudra savoir respecter chaque étape pour atteindre son objectif.
Techniques
- Qualités rédactionnelles : si les dessins sont importants, les textes le sont tout autant. Ils doivent être aussi travaillés que les images.
- Savoir dessiner et avoir goût pour le manga et la culture japonaise
- Sens de la mise en scène : dans les livres graphiques encore plus que pour les autres, le rythme est primordial dans un manga. Chaque page doit être parfaitement chorégraphiée pour un rendu réussi.
- Culture cinématographique et connaissances scénaristiques : le texte du manga se rapproche plus du scénario que du livre classique, il faut donc maitriser ce savoir-faire pour un résultat fluide.
Le quotidien d’un mangaka
Pour aboutir à la création d’un tome, surtout s’il s’agit d’une nouvelle production, un mangaka a beaucoup de travail devant lui. Pour commencer, il doit créer son histoire, planter le décor avec par exemple l’époque, le lieu, ou encore l’univers. Le mangaka devra réfléchir longuement pour trouver l’inspiration et les idées, même s’il y a souvent des fulgurances, ou bien des pics de créativité, il sera la plupart du temps nécessaire de revenir dessus et de tout revoir à froid pour qu’il n’y ait pas d’incohérences. Il est aussi essentiel de développer les personnages. Les mangas sont souvent articulés en plusieurs tomes, il faut que le lecteur s’attache aux protagonistes pour avoir envie de les retrouver par la suite. Le mangaka doit trouver le juste équilibre entre les dessins et les textes pour transmettre toutes les émotions voulues aux lecteurs.
Une fois le manga réalisé, il est maintenant temps pour le mangaka de chercher un éditeur. Une opération qui peut s’avérer très complexe car il y a peu de places. C’est un travail souvent long, qui peut être décourageant mais qui est indispensable. Bien souvent, les œuvres mangas sont adaptées en film, série, ou dessins animés, le mangaka peut être amené à travailler sur ces projets aussi.